RELIRE DESNOS 

par Antoine de Matharel




Pour notre siècle structuraliste ( je parle du XXème, - au XXI ème, le septuagénaire que je suis n’est plus qu’un survivant ), il fut pour certains de règle de ne considérer dans un poème que les jeux du langage et les idées qui s’en dégagent, l’oeuvre, en somme, et non son auteur. L’on ne peut se priver pourtant de mesurer aux poètes les plus célèbres une sympathie, ou une antipathie parfois, qui, qu’on le veuille ou non, intervient dans les arcanes de la lecture. Un respect mêlé d’impatience pour le trop pontifiant Hugo, ou, pour le pauvre, le grand Baudelaire, une admiration sans limite voilée pourtant de compassion. On se demande si l’on aurait supporté sans de sérieux problèmes ce petit voyou de génie de Rimbaud, ou, pire encore, cette “ figure d’emmerdeur catholique, d’ambassadeur replet, de puritain farouche “ que fut, si l’on en croit Sollers, Paul Claudel, ( Le Monde des livres, 21 nov. 2003. ) L’on aurait aimé La Fontaine et détesté Racine, évité Voltaire, adoré Diderot... - J’aurais aimé connaître Robert Desnos.

Dominique Desanti ( Robert Desnos, le roman d’une vie, 1999 ) parle avec émotion de ce merveilleux camarade ( “ son éloquence, qui pouvait frôler la déraison, mêlée à une extrême sensibilité parfois masquée par la colère “ ) qu’elle connut aux temps de l’Occupation, et qui “ l’initia à une manie “: aller chiner dans les marchés aux puces et donner, disait-il, “ une seconde vie à des objets bannis “, - comme la poésie, en somme, ressuscite les mots les plus usés ou les plus rares. “ Poète, journaliste, défenseur des Espagnols républicains, sympathisant du Front Populaire, il travaillait cependant dans un quotidien lancé et surveillé par l’occupant. “ Il en tirait pour son réseau de Résistance de bons renseignements et quand vint le jour de la Gestapo, bien que prévenu, il se laissa prendre ( et partir sans retour ) pour ne pas mettre en danger Youki, “ la sirène “, sa compagne de vie.

Que reste-t-il aujourd’hui de la vie tragiquement écourtée de Desnos ? Pour nous limiter à l’essentiel, - outre son oeuvre, bien sûr, - sa biographie par Marie-Claire Dumas ( Robert Desnos ou l’exploration des limites, Klinksieck 1980 ) qui a tout dit de lui, analysé, publié ses écrits ( l’épais Quarto Gallimard de 1999 dont tout poète et dont tout amateur de poésie doit avoir fait l’indispensable acquisition. )

Et que reste-t-il de son oeuvre aux yeux du grand public ? Faut-il qu’elle se restreigne au pélican de Jonathan des écoles primaires et à cette fourmi de dix-huit mètres entraînée par Juliette Gréco sur les chemins de notre imaginaire ? En février 1944, une quinzaine avant le jour de son arrestation, Robert Desnos écrivait dans son Journal, comme un involontaire testament littéraire, cette note citée, bien sûr, par M.-C. Dumas: “ Ce que j’écris ici ou ailleurs n’intéressera sans doute dans l’avenir que quelques curieux espacés au long des années. Tous les vingt-cinq ou trente ans, on exhumera dans des publications confidentielles mon nom et quelques extraits, toujours les mêmes. Les poèmes pour enfants auront survécu un peu plus longtemps que le reste. J’appartiendrai au chapitre de la curiosité limitée".

Pardon, cher et grand poète, s’il s’agit de curiosité, la vôtre fut, justement, illimitée. Votre oeuvre comporte aussi bien du poème en vers libre ou en prose que de l’alexandrin plus ou moins conforme, de vrais et faux romans, des élégies plutôt romantiques, des poèmes surréalistes et des poésies populaires, des sonnets en argot, des “ spectacles “ radiophoniques, des émissions et des slogans publicitaires, des scénarios, des chansons. Vous fréquentiez la Coupole, vous dansiez au Bal Nègre. A Cuba, rapporte Youki ( Les Confidences de Youki, Fayard 1957 ) vous alliez dans les quartiers nègres où vous découvriez la rumba et en rapportiez, le premier, des disques en France. Vous collectionniez de même les couplets de café-concert et les enregistrements de jazz américain. Vous rimiez et prophétisiez en dormant, à la grande joie, au grand intérêt surtout, des surréalistes dont vous fûtes, dans les années vingt, dit André Breton, “ le cavalier le plus avancé".  Et au camp de concentration de Flöha, vous, magicien, et disciple avoué de Nerval, vous lisiez, aussi bien, dans les mains de vos compagnons d’infortune, leur prédisant, pour leur donner moral, un avenir de bonheur et de liberté : au semblant même de votre surréelle poésie, où l’image impossible était vraie, puisqu’elle était parlée, puisqu’elle était écrite.

Je dis tout cela pêle-mêle, car on ne peut entrer dans le caractère et dans l’oeuvre de Robert Desnos si l’on ne tient compte de sa nature à la fois rêveuse et joviale, de son imagination saisissante, de cette fantaisie surtout qui donne vie aux plus sérieux de ses écrits et lui permet, d’un recueil à l’autre, de changer de style, de méthode et d’inspiration. Essayons d’y voir clair et d’y mettre un peu d’ordre.


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Né en 1900 et parvenu à maturité littéraire à la fin de la guerre, Desnos est évidemment conditionné par la poésie du XIX ème siècle ( Hugo, dont il récite de mémoire des poèmes entiers ) et par les poètes d’avant-guerre les plus importants: Apollinaire et Reverdy. Mais c’est au Rimbaud du Bateau ivre ou des Assis ( qu’il pastichera en 1927 : “ Les veilleurs d’Arthur Rimbaud “ ), qu’il emprunte surtout, dans ses premiers alexandrins le style coloré, la force volontiers familière du récit et du vocabulaire, témoins ces premiers vers du Fard des Argonautes ( 1919 ) : “ Les putains de Marseille ont des soeurs océanes / Dont les baisers malsains moisiront votre chair... “

Mais une rencontre capitale vient bouleverser l’avenir du poète: c’est en 1922 la rencontre du groupe surréaliste auquel il s’intègre et dont il devient un membre éminent, spécialiste, comme on sait, du rêve éveillé et par conséquent,- parole inspirée du nouveau Messie: l’Inconscient, - de l’écriture automatique dont il fera, en dehors même des séances de “ sommeils “ un usage abondant dans ses ouvrages en prose (Nouvelles Hébrides, Deuil pour deuil, La liberté ou l’amour ), faux romans pleins d’images et d’épisodes incontrôlés, bien plus proches en vérité de Lautréamont que de Balzac, et, bien entendu, des Champs magnétiques de Breton et Soupault parus dès 1920. Robert Desnos, dira André Breton, “ parle surréaliste à volonté.

Anticipant Lacan, les surréalistes pensaient que non seulement son expression automatique, mais aussi la structure même du langage étaient à même de rendre compte de l’inconscient, fondement véritable de toute poésie. C’est donc à un travail assidu sur ces structures que va se livrer le jeune disciple d’André Breton. Mais ce travail est à l’image de son tempérament fantaisiste et volontiers bouffon. Il s’agit de jouer sur les mots ( les calembours de Rrose Sélavy, ) sur la syntaxe ( “ Tu me suicides si docilement “ ) par l’inversion ( “ Le loup à pas de nuit s’introduit dans ma couche “), ou par l’identification en nombre ( et par conséquent en réalité ) du mot et de l’objet qu’il désigne ( “ j’ai nez / j’ai doigt doigt doigt doigt doigt à à / chaque main main. “ ( L’Aumonyme, Langage cuit , 1923. )

Ces jeux sont loin d’être gratuits. Comme le dit Michel Murat, ( Robert Desnos, les grands jours du poète, José Corti 1988 ), “ la manipulation des signes met en évidence une vérité enfouie dans les mots. “ Qu’on y voie un retour au degré zéro de l’écriture ou, selon l’expression de M.-C. Dumas, une exploration des limites du langage, il s’agit bien d’un point de départ d’où va fuser l’inspiration du recueil surréaliste de 1927 ( C’est les bottes de sept lieues cette phrase: Je me vois ), et des poèmes d’amour de 1926 à 1930 ( A la mystérieuse, Les ténèbres. ) Au-delà des jeux verbaux ( “ sur le pont du navire la couturière fait le point “ ), le poète met son lyrisme et sa fantaisie au service de l’exploration des profondeurs du moi et des rêves. ( “ Vous mettrez vos habits d’outre-monde / Et tout le monde sera bien content. “ ) L’afflux des images est l’expression véritable du désir, des fantasmes, et compense en la travestissant sous toutes formes naturelles l’absence de la femme aimée, la chanteuse, Yvonne Georges: un amour non payé de retour et qui emplira plusieurs années de la vie du poète. ( “ J’ai tant rêvé de toi que mes bras habitués en étreignant ton ombre... “ ) Celui-ci trouve ici son style, qui est fait de versets qui évoquent pour nous, outre la grande époque du surréalisme, les visions des Illuminations ou l’inspiration passionnée de Walt Withman. (“ Salut de bon matin quand l’ivresse est commune quand le fleuve adolescent descend d’un pas nonchalant les escaliers de marbre colossaux avec son cortège de nuées blanches et d’orties / La plus belle nuée était un clair de lune... “ )


Après la mort de la chanteuse, droguée, en 1930, Robert Desnos refait sa vie avec Youki qu’il évoquera dans ses poèmes d’amour sous le nom de “ sirène “ ( Siramour, 1931 ), retrouvant en elle les sources d’inspiration volontiers maritime de ses premiers poèmes. Mais 1930 est aussi l’année de la brouille de Desnos ( et Prévert, et Bataille ) avec André Breton. Celui-ci, notamment, n’admet pas que les membres du groupe surréaliste se compromettent, même pour leurs besoins financiers, dans des activités journalistiques, ce qui est le cas de Desnos dont la nouvelle compagne “ ne savait pas, dit-il, gagner d’argent, mais le dépensait avec talent". Surtout les dissidents, au nom de leur individualisme, refuseront de suivre l’engagement de Breton et d’Aragon dans les partis marxistes.

Cette rupture est pour Desnos un point de départ vers d’autres formes de poésie et vers de multiples activités où son génie trouvera à s’épanouir. Dès 1930, dans les poèmes souvent consacrés à Youki et restés inédits jusqu’en 1975 ( Youki 1930, Les nuits blanches, Bagatelles, publiés dans : Destinée arbitraire, chez Gallimard ), on le voit revenir aux vers réguliers et rimés, qui n’étaient plus admis par les surréalistes ( “ Je voudrais aujourd’hui écrire de beaux vers / Ainsi que j’en lisais quand j’étais à l’école “), aux rythmes et à la simplicité de la chanson ( “ Dans un petit bateau / Une petite dame / Un petit matelot / Tient les petites rames “ ), de la ballade ( “ Vous reviendrez me voir dit-elle / Quand vous serez riche à millions / Quand les roses de Bagatelle / Sous la neige s’épanouiront “ ), retrouver en somme une inspiration familière et moins littéraire qui rappelle ses maîtres retrouvés : Nerval et Apollinaire ( “L’arôme du café flotte dans la cuisine / où le feu ronfle et chante au ventre du fourneau").

Le recueil des Sans-Cou ( paru en 1934 ) inaugure, dit M.-C. Dumas, “ une tonalité nouvelle, une expression passionnée et burlesque à la fois où la veine populaire remplace le lyrisme intime... “ Outre le poème assez connu des “ Quatre sans-cou “, ce recueil mêle la plus grande fantaisie ( “ Poème, je vous demande un peu ? / Poème ? je vous demande un peu de confiture, / Encore un peu de gigot... “ ) et une inspiration plus recueillie ( “ La furtive s’assoit dans les hautes herbes... “ ) et plus profonde ( “ Il y a un moment précis dans le temps / Où l’homme atteint le milieu exact de sa vie... “ ) De la même veine sortiront plus tard les “ couplets “ du recueil Etat de Veille de 1943, évoquant la vie quotidienne et les quartiers de son enfance ( “ Le soleil de la rue de Bagnolet / N’est pas un soleil comme les autres. / Il se baigne dans le ruisseau / Il se coiffe avec un seau ... “ ) et les poèmes qui traduisent son engagement du temps de l’Occupation: “ Ce coeur qui haïssait la guerre ,“ et les sonnets en argot d’ A la caille : Maréchal Ducono, Pétrus d’Aubervilliers ( Pierre Laval: “ Parce qu’il est bourré d’aubert et de bectance / L’auverpin mal lavé, le baveux des pourris..."), parus pour partie clandestinement ( L’honneur des poètes. )

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Desnos portait un très grand intérêt à tout ce qui est synonyme de modernité, le jazz, la chanson, la musique de variété, le cinéma, et il avait dès 1928 écrit pour le photographe Man Ray le scénario d’un film qui fut tourné par ce dernier sous nom de “ L’étoile de mer. “ Les années 1920 et surtout 1930 virent l’essor de la radio comme moyen tout nouveau d’expression et de communication avec le grand public. L’on vit se créer des postes privés et publics qui connaissaient déjà des problèmes cruciaux de financement, résolus comme aujourd’hui par la redevance ou par la réclame. En 1932, Robert Desnos est embauché par le responsable de la publicité de Radio-Paris, Paul Deharme, “ qui tente d’appliquer au radio-drame, dit Christian Brochand ( Histoire de la radio, 1994 ), les conquêtes de la psychanalyse et du surréalisme.” De leur collaboration résulteront pour Desnos deux types d’activité.

D’une part, la création de slogans et d’émissions publicitaires, activité nouvelle pour un poète ( si l’on excepte les fantaisistes “ chansons-réclames “ récitées par Mac-Nab au Chat Noir dans les années 1880. ) Observons néanmoins qu’en 1918, Robert Desnos avait été embauché ( sa première activité salariée ) par les laboratoires Darasse qui l’avaient chargé de traduire en toutes langues leurs prospectus pharmaceutiques. Le premier recueil poétique de Desnos, Prospectus ( “ Si vous voulez du chocolat / Mettez deux sous dans l’appareil “ ) date de 1919. Autre antécédent du poète: les deux personnages principaux du faux roman “ La liberté ou l’amour “ sont le Bebé Cadum ( incarnant un moderne Christ ! ) et le Bonhomme Michelin. Enfin, l’art des calembours ( Rrose Sélavy ) était à coup sûr la meilleure des préparations au travail qui attendait ici Desnos. - En 1932, le dramaturge André Salacrou, qui dirigeait à l’époque un laboratoire pharmaceutique, confia à Deharme et Desnos la publicité de ses productions. D’où les slogans les plus connus, celui de la Marie-Rose ( “ la mort parfumée des poux “ ) ou du “ bon Vermifuge Lune. “ - “ C’était aussi Charles Trénet, dit Salacrou, qui en plus composait la musique " ). Autres temps, autres moeurs: on aurait aimé trouver là le point de départ d’un développement poétique de l’art des réclames. Je ne pense pas que la récitation, pas très ancienne, d’ “ O Mort, vieux capitaine..."  pour une publicité fromagère ait à cet égard quoi que ce soit de bien encourageant.

D’autre part, la radio, à ses débuts ( comme le cinéma d’ailleurs ) se préoccupait dans les années 1920 de promouvoir des émissions très culturelles. Cependant la lecture de poèmes écrits ( par Anna de Noailles ou Jean Cocteau, par exemple ) n’était pas vraiment une activité créatrice. Au contraire, Robert Desnos composa dès ses débuts à Radio-Paris sa complainte de Fantômas qui ne se limite pas à la ballade bien connue mise en musique par Kurt Weil ( comme quatre ans plus tôt la ballade de Mackie dans l’Opéra de quatre sous ), mais représente une émission complète ( une centaine de participants ), dont la direction musicale fut confiée au futur romancier Alejo Carpentier et dont les dialogues étaient dits notamment par Marcel Herrand ( le Lacenaire des Enfants du Paradis ) et par Antonin Artaud qui jouait Fantômas. Dans l’esprit de Robert Desnos, cette oeuvre pouvait constituer le point de départ d’un spectacle complet, comme tant d’autres en ont rêvé ( et comme l’a réalisé Wagner ), comportant théâtre, musique et poésie. Dans le Quarto Gallimard, M.-C. Du:mas nous donne le texte retrouvé de ce projet ( Fantômas, opéra, ballet, comédie musicale ) , qui comportait aussi la sérénade du rôti de porc reprise d’un autre scénario de Desnos; Y a des punaises dans le rôti de porc, dont le titre annonce, est-ce un hasard, le spectacle fondateur de nos cafés-théâtres : Y a des boulons dans mon yaourt, de irremplaçable Romain Bouteille. Dans la même ligne d’inspiration, le poète composa sur une musique de Darius Milhaud une cantate commandée par Georges-Henri Rivière pour l’inauguration du Musée de l’Homme en 1938, où l’on trouve une influence de Walt Whitman, et dont des extraits se retrouvent, comme le rappelle Juliette Darle dans la revue Europe ( mai-juin 1972 ) sur des tapisseries de Saint-Saens et de Picart Le Doux.


Si Robert Desnos avait vécu, épris comme Prévert de culture populaire et de modernité, on se demande quel aurait été son rôle éventuel dans l’art du cinéma ou dans l’art radiophonique, aux côtés par exemple de ces grands créateurs de radio que furent le poète Jean Tardieu et le musicien Pierre Schaeffer.

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“ La grenouille aux souliers percés / A demandé la charité... “ - “ Dans une rose à Bagatelle / Naquit un jour la coccinelle “ - “ Fleur d’orage et fleur d’oranger / J’ai peur de la nuit, j’ai peur du danger... “ - C’est pour les enfants de Darius Milhaud, et de Paul Deharme, que furent composés les poèmes de la Ménagerie de Tristan, de la Géomértrie de Daniel et surtout les Chantefleurs et Chantefables qui sont aujourd’hui publiés dans les collections pour enfants. Ces oeuvres ne constituent point un domaine à part dans l’oeuvre du poète. Au contraire, on peut y trouver comme une synthèse de ce qui fait la si grande valeur et la surprenante variété de l’ensemble de sa production poétique: jeux de mots et d’images, chansons, poèmes d’amour, poésie populaire, fantaisie narrative, tout prédestinait peut-être Robert Desnos à devenir un grand poète pour les enfants. Il y fallait encore ce qui fut son talent d’amuseur et son amour d’autrui qui, visiblement, passa pour lui par l’amour des petits. Nous y trouvons surtout cette qualité qui, malgré bien des vers pessimistes, parcourt en somme toute sa poésie: la bonne humeur, à laquelle on peut associer cet amour de la liberté qu’il conserva, malgré les circonstances, jusqu’à ses derniers jours.

 

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